Le bâton d'Absalon Partez à la découverte du patrimoine médiéval du Gers sur les pas d'Absalon le pèlerin.
Mallette pédagogique Découvrez dans cette mallette pédagogique (cycle 3) comment les eaux thermales, les pratiques de la montagne et leurs représentations ont façonné le territoire et les imaginaires pyrénéens des Hautes-Pyrénées.
Tautavel, un nouveau musée en projet Image Tautavel, un nouveau musée en projet Résumé Un nouveau musée Tautavel à la hauteur de son histoire et de ses collections.
Présentation du carnet de recherche Image Présentation du carnet de recherche Résumé Le « Carnet de recherche » vous propose de découvrir la recherche en train de se faire !
Opération archéologique sur le puits à roue de la Grange des Prés à Pézenas Paragraphe Paragraphe niveau 2 Corps Depuis 2019, les chercheuses Lisa Caliste et Julia Desagher du service Connaissance et Inventaire des Patrimoines de la Région Occitanie mènent une étude sur les puits à roue et à noria des départements de l’Hérault et du Gard. Il s’agit de puits maçonnés associés à des équipements d’élévation de l’eau mis en mouvement par un animal. Présents sur l’ensemble du bassin méditerranéen, ils sont employés en Languedoc et en Roussillon de la fin du Moyen Âge aux années 1930-1950. Ces équipements hydrauliques assuraient l’arrosage des jardins potagers et des cultures et étaient très largement employés dans les jardins d’agrément. Depuis les puits parfois situés sur des tertres, l’eau était conduite jusqu’aux cultures par des réseaux d’irrigation gravitaires. À ce jour, plus de 160 puits à roue et puits à noria ont été recensés sur ces deux départements. Média Image Image Corps Les sources écrites et iconographiques sont relativement rares et éparses sur les puits à roue et à noria, en particulier pour les périodes anciennes. De ce fait, leur datation précise reste souvent difficile. Afin de faire progresser la connaissance des puits à roue et à noria, une opération archéologique a été envisagée sur le puits à roue de la Grange des Prés (Pézenas, Hérault), identifié comme un puits majeur du corpus de l’étude. Mentionné dans un acte notarié de 1643, il pourrait dater de la fin du 16e siècle, au moment des travaux d’aménagement de la résidence et du jardin d’Henri 1er de Montmorency à Pézenas. En complément de l’analyse des sources écrites, l’approche archéologique a été retenue afin de préciser l’époque (ou les époques) de construction de ce puits, à la fois par le mobilier (céramique, bois) et éventuellement par une datation dendrochronologique sur les fondations parfois en bois (par exemple à Saint-Pierre-de-Mézoargues, Bouches-du-Rhône). L’opération avait également pour but d’identifier les différentes phases de construction et les aménagements secondaires du puits à roue. Elle devait aussi servir à mieux comprendre l’alimentation en eau du puits. Média Image Corps Autorisée par le Service régional de l’Archéologie de la DRAC Occitanie, et avec l’accord du propriétaire, la fouille programmée du puits à roue de la Grange des Prés s’est déroulée sur une semaine, du 10 au 14 novembre 2025. Elle a mobilisé une partie du service Connaissance et Inventaire des Patrimoines, en particulier Lisa Caliste, Julia Desagher et David Maugendre, une équipe d’archéologues professionnels constituée autour de l’association « Archéologie des puits » avec Jordan Latournerie, Louise Denis, Louis Lacoste, Vincent Lauras, Tom Mallet, Nastasia Secci, Lucas Martin (INRAP), Céline Gomez et Denis Nepipvoda (Communauté d’agglomération Hérault méditerranée), et plusieurs étudiants en Master archéologie de l’université Paul Valéry de Montpellier : Fanny Beaufreton Germain, Thibault Bertus, Maxime Danière, Tatiana Daubie, Marie Delort, Amandine Lanternier, Ugo Schuller, Alessandra Spinetta, Sarah Tauzia. Média Image Image Corps Le premier jour (lundi), l’équipe a déblayé l’accès, mis en sécurité l’espace souterrain, installé les pompes au fond du puits et mis en place la zone dévolue au traitement des sédiments, au lavage et au tri du mobilier archéologique. Il a fallu une journée et une nuit pour assécher la cuve du puits. Média Image Image Corps Les niveaux archéologiques au fond puits ont été fouillés jusqu’en milieu de journée (mardi). La fouille a concerné la totalité des espaces visibles et accessibles, à l’exception du comblement au centre de la cuve, dans la partie la plus profonde et ennoyée. De nombreux tessons de pots (fond, col, anses, panses) ont été mis au jour, ainsi que des éléments en bois, vraisemblablement des vestiges des mécanismes élévatoires. Média Image Image Corps Au cours du troisième jour (mercredi), plusieurs sondages archéologiques ont débuté en surface, implantés sur la plateforme sommitale, autour de l’orifice du puits (aujourd’hui couvert d’une dalle en béton). Les géomètres de Novatlas ont effectué un relevé 3D des structures intérieures et extérieures. David Maugendre, photographe à l’Inventaire, a réalisé les prises de vue des maçonneries visibles et hors d’eau. Les éléments en bois ont été numérotés, mesurés et photographiés. Le remontage d’une partie des tessons de pots a pu débuter. Samuel Bonnemort et Shaïa Trenson-Merschrod, deux étudiants en cinéma de l’Université Paul Valéry, ont filmé plusieurs scènes pour réaliser une courte vidéo dans le cadre d’un projet universitaire. Média Image Image Corps Le quatrième jour (jeudi), Séverin Pistre, hydrogéologue du laboratoire HydroSciences de l’Université de Montpellier a réalisé des mesures à partir d’échantillons prélevés dans plusieurs points d’eau du domaine de la Grange des Prés. Les fouilles sur la plateforme sommitale se sont poursuivies autour de l’orifice du puits et au départ de la rampe d’accès actuelle. Dernier jour pour les archéologues, ils se sont ensuite chargés du rangement du matériel et du remblaiement d’une partie des sondages. Média Image Image Corps Le cinquième et dernier jour (vendredi), le mobilier archéologique a été classé et conditionné pour être inventorié et analysé par des spécialistes. La céramique sera notamment prise en charge par Ugo Schuller, étudiant de l’Université Paul Valéry de Montpellier, sous la direction d’Isabelle Commandré. Média Image Image Corps Les données archéologiques mises au jour sont désormais stabilisées et ouvrent la voie à une phase d’étude scientifique approfondie. Dans les mois à venir, les résultats de la fouille seront confrontés aux sources archivistiques afin d’affiner la compréhension du site. Les céramiques seront recollées, analysées et datées avec précision, dans la perspective d’établir une chronologie fiable de l’abandon du dépotoir identifié. L’étude des éléments en bois découverts dans le puits apportera également des informations déterminantes sur la conception et le fonctionnement des mécanismes élévatoires, dont l’observation in situ est impossible du fait de leur disparition. L’ensemble de ces travaux contribuera à une meilleure connaissance des puits à roue en Languedoc et à la valorisation de ce patrimoine hydraulique régional. Corps Auteurs : Lisa Caliste, chercheuse, Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines, Région Occitanie ; Julia Desagher, chercheuse, Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines, Région Occitanie ; Jordan Latournerie, archéologue, Archéologie des puits. Pour citer ce billet : Lisa Caliste, Julia Desagher, Jordan Latournerie (25/11/2025). Opération archéologique sur le puits à roue de la Grange des Prés à Pézenas. URL : https://patrimoines.laregion.fr/node/2895 Mots clés fouille, puits à roue, noria, archéologie, céramique, bois, irrigation, jardin, jardin d’agrément, Languedoc, Pézenas, Grange des Prés