Le patrimoine funéraire d'Occitanie Image Le patrimoine funéraire d'Occitanie Résumé Espace clos en premier lieu dédié à l’inhumation des morts et au recueillement, le cimetière est un lieu incontournable de la mémoire locale.Découvrez à travers ce webdocumentaire la richesse du patrimoine funéraire et les opérations d'inventaire qui lui sont dédiées en Occitanie.
Les collections scientifiques L'hôtel de Bernuy, actuellement lycée Pierre de Fermat, a été construit par un riche marchand pastelier dans la première moitié du 16e siècle. Le lycée abrite une remarquable collection d'objets scientifiques destinés à l'enseignement.
Tautavel, un nouveau musée en projet Image Tautavel, un nouveau musée en projet Résumé Un nouveau musée Tautavel à la hauteur de son histoire et de ses collections.
Présentation du carnet de recherche Image Présentation du carnet de recherche Résumé Le « Carnet de recherche » vous propose de découvrir la recherche en train de se faire !
Image Le bâton d'Absalon Partager cet article : Image Qu’est ce qui poussa Absalon à partir sur les chemins, à traverser cette bonne terre de Gascogne pour s’engager vers l’inconnu ? En l’an 1280, entreprendre le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle quand on a toujours vécu dans son petit village, c’est s’aventurer, porté par la renommée grandissante de la marche sainte. Faut-il avoir la foi pour prendre son bâton, avancer étape après étape, sans carte en tête… Braver le risque d’être attaqué, compter sur la protection des murailles de castelnaux la nuit et sur l’aumône si nécessaire, enchaîner plus de 30 km par jour par tous les temps…Ainsi, en l’an de grâce 1280, en mars exactement, Absalon prit son bâton et se mêla à la foule des romieus, nom donné aux pèlerins en partance pour Rome ou pour Santiago. Ce bâton, il l’avait taillé dans l’hiver, sculptant une petite tête d’ours à empoigner, pour se donner du courage sans doute. Il rejoignit très vite la grande route, la via Podiensis, plus sûre que les petits chemins, avec ses villes fortifiées, ses auberges, ses établissements hospitaliers.Bien vite, la cathédrale de Lectoure apparait à l’horizon, dominant la plaine. La ville est en perpétuel chantier : après avoir fait agrandir la cathédrale et avoir pactisé avec le roi d’Angleterre Edouard Ier, en lui cédant la moitié de ses droits sur la ville, l’évêque Géraud de Monlezun fait maintenant élever des remparts. La capitale de la Lomagne et du Comté d’Armagnac est en plein essor. Des échoppes en bois bordent les rues, où acheter pains, galettes, absorber une bouillie, étancher sa soif avec un peu de vin… Derrière se dressent de hautes maisons en pierre, de part et d’autre de la via Podiensis. Le début du voyage est bien pourvu en villes protectrices : 20 km plus loin, c’est déjà La Romieu. Sur la place, Absalon croise d’autres pèlerins, qui partent rejoindre le sanctuaire Notre-Dame-de-Rocamadour. Au sein du prieuré bénédictin à l’origine de la fondation de la ville, il passe la nuit en sécurité. Le prieuré dispose en effet d’une sauveté, un refuge pour les paysans et vagabonds qui fuient la violence de certains seigneurs. Absalon ne fait pas partie de ces gens-là : lui a pris son bâton pour Saint-Jacques dans l’espoir que sa fille cadette guérisse d’un mal mystérieux. D’ailleurs, avant de partir, il se procure une fiole d’eau de feu, élaborée par les moines : cette Aygue ardente aurait des vertues médicinales qui pourraient lui être utiles sur le chemin… Image Lectoure, vue depuis le clocher de la cathédrale. Boyer, Amélie (c) Inventaire général Région Occitanie Image La Romieu. Anaïs Comet (c) Inventaire général Région Occitanie Image Dans l’aube naissante, Absalon reprend son bâton, direction le castrum de Larressingle. Quels murs impressionnants ! Ce castelnau est un véritable village-château, dont les fortifications ne comptent pas moins de sept tours. Les habitants y vivent sous la protection du seigneur ; ils bâtissent peu à peu leurs maisons en cercles concentriques autour du château et le long du mur d’enceinte. Absalon franchit le pont fortifié qui s’élève au-dessus des fossés, creusés dans le sol calcaire, puis passe l’imposante tour-porte. Là encore, le bourg résonne des martèlements des tailleurs de pierre qui œuvrent à agrandir l’église. Image Il faut dire que depuis les années 1250-1260, de nombreux bourgs et villages sont entrés dans une phase de grands travaux, grâce à la relative prospérité économique et démographique qui règne dans la région. Les fortifications, les agrandissements d’églises, les halles, se multiplient, tout comme les bastides, ces villes neuves créées de toutes pièces autour de places de marchés. On sent derrière leur ordonnancement, derrière l’alignement des maisons selon un quadrillage réfléchi, tout l’enjeu de la création de ces villes : faire entrer des revenus, contrôler les échanges et l’économie grâce aux marchés et foires qui y sont favorisés. Les chartes de coutumes donnent des droits et des libertés aux habitants : quoi de mieux pour attirer toutes les populations alentours…Alors qu’Absalon se repose près du pont d'Artigue, somnolant dans la chaleur bienvenue d’un rayon de soleil, une ombre passe… Le pèlerin a juste le temps de rouler sur le côté, évitant ainsi un coup de massue. L’agresseur rugit et tente de lui dérober son baluchon. Le vigoureux coup de bâton d’Absalon l’en dissuade. Le vagabond s’enfuit, le genou douloureux, craignant d’être lui-même rossé. Dans sa fuite, son chapeau à larges bords s’envole et se pose délicatement sur la rivière de l’Osse, aux pieds des arches du pont… Image Le pont d'Artigue Boyer, Amélie (c) Inventaire général Région Occitanie Absalon remercie le ciel d’avoir avec lui un bâton aussi solide, qui assure son pas mais aussi sa défense. Le nombre de pèlerins grandissant attire tout autant les malfaiteurs sur les chemins de Compostelle... Il s’empresse de gagner Montréal. Le village est une bastide bien gardée, bâtie sur un éperon rocheux, voulue par un sénéchal du comte de Toulouse. Tout à été pensé dans le détail et c’est un notaire qui a rédigé la charte de fondation, le plan de la bastide et les coutumes associées. La place de marché centrale est encadrée de hautes maisons en pierre, propriétés des marchands les plus riches ; ailleurs, ce sont des maisons à pans de bois qui s’égrènent le long des rues. Le temps d’un ravitaillement en pain et fromage de chèvre, et Absalon repart, pressé d’avancer. Image Bastide de Montréal du Gers. Maugendre David (c) Inventaire général Région Occitanie Image Absalon repense à l’attaque dont il a été l’objet la veille, et se remémore une histoire qu’un pèlerin lui a racontée tantôt : l’histoire du pendu-dépendu. On raconte qu’un pèlerin allemand, allant avec son fils à Saint-Jacques-de-Compostelle vers l’an 1090, s'arrêta pour se loger à Toulouse. L’hôte, malveillant, l'enivra et cacha une coupe d'argent dans sa malle, avant d’accuser les voyageurs de l’avoir volé. On les traîna chez le juge. Tout leur argent fût adjugé à l'hôte et le fils fut pendu. Le père continua sa route, tout chagrin. Or, 26 jours après, il revint et s'arrêta près du corps de son enfant. Il poussait des cris de lamentation quand son fils, toujours attaché à la potence, se mit à le consoler. En entendant cela, le père courut à la ville, le peuple vint, détacha le fils du pèlerin qui était sain et sauf. On fit pendre l'hôte pour rétablir la justice. L’histoire du Miracle du pendu-dépendu se rependit et devint un avertissement aux risques encourus par les pèlerins… Image Le Castet de Sainte-Christie-d'Armagnac. Boyer, Amélie (c) Inventaire général Région Occitanie Absalon se promet de rester vigilant. Il décide d’une étape à Sainte-Christie-d’Armagnac, l’occasion d’y saluer un cousin et de prendre des nouvelles de la famille qui vit près de l’ancienne motte, dominée par un donjon. Le castlenau se développe désormais sur le site du Castet, qui englobe l’église Saint Pierre... (Il sera ceint un siècle plus tard de remarquables murailles en terre crue).C’est cependant l’église Saint-Nicolas de Nogaro, un peu plus loin sur la route, qui lui laissera un souvenir émerveillé, avec ses peintures monumentales aux couleurs chaudes et délicates. L'archevêque d'Auch, un ancien prieur clunisien, en a fait la commande. Absalon s’arrête devant la représentation de saint Laurent et d’un couple de pèlerins de Compostelle munis de bâtons. En choisissant cette représentation, l’archevêque a voulu rappeler combien l'abbaye de Cluny a joué un grand rôle dans l'organisation du pèlerinage, notamment en écrivant au 12e siècle, le Livre de saint Jacques qui en établit les quatre routes principales. Sur ces itinéraires, les grandes abbayes et les prieurés espagnols clunisiens marquent des étapes jusqu’à Compostelle. Image Détail des pèlerins, peinture murale : cycle de saint Laurent. Église Saint-Nicolas, Nogaro. Sylvie Decottignie (c) Inventaire général, Région Occitanie En sortant de l’église Saint-Nicolas, Absalon croise justement un pèlerin : la coquille cousue à son chapeau témoigne qu’il a atteint Compostelle et qu’il est sur la route du retour. Apprenant les mésaventures d’Absalon, il lui lance un joyeux « Ultreïa ! » pour l’encourager à poursuivre sa marche sainte jusqu’au bout. Cette expression de joie est connue de tous les pèlerins qui se réconfortent ainsi, dans les moments difficiles : « E Ultreya, e suseya, Deus aia nos » (Aide-nous, Dieu, à aller toujours plus loin et toujours plus haut). C’est avec cette devise au cœur, qu’Absalon serre fort son bâton et s’engage dans une nouvelle étape… Image Ouvrez la mallette pédagogique associée à ce récit pour faire découvrir le patrimoine du Gers aux enfants de cycle 3 (CM1-CM2-6e) : Image