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Présentation du carnet de recherche Image Présentation du carnet de recherche Résumé Le « Carnet de recherche » vous propose de découvrir la recherche en train de se faire !
Ateliers #1 – Le bois d’œuvre Paragraphe Paragraphe niveau 2 Corps Le 10 octobre 2024 s’est tenu le premier Atelier de l’Inventaire Occitanie de l’année 2024-2025. Portant sur le bois d’œuvre, la coordination scientifique était assurée par Léa Gérardin-Macario (chargée d’inventaire du patrimoine et archéologue du bâti, PETR Midi-Quercy). La première partie de la matinée a permis d’aborder des aspects historiographiques et méthodologiques liés à l’étude du bois d’œuvre, tandis que la seconde partie était consacrée à trois études de cas présentées par des chargées d’inventaire du patrimoine de la région.Léa Gérardin-Macario a d’abord dressé un bilan historiographique de l’étude du bois d’œuvre en France, en rappelant les différents domaines représentés : principalement les charpentes de toit, les pans de bois et plus généralement l’architecture vernaculaire, mais aussi l’histoire des peuplements sylvestres et la dendrochronologie appliquée au bâti ancien. Il en ressort que tous ces champs d’étude sont représentés en Occitanie, mais il n’existe pas encore de synthèse sur les charpentes de toit. Les pans de bois sont quant à eux surtout étudiés en milieu urbain et pour les périodes médiévale et moderne. Parmi les spécificités de l’Occitanie apparaissent des recherches sur les plafonds peints de l’arc méditerranéen et plusieurs exemples de pans de bois et bois de charpente datés du 13e siècle[1], ainsi que des travaux sur le flottage des bois[2].La deuxième partie de l’intervention de Léa Gérardin-Macario s’est plus spécifiquement intéressée à la manière d’enregistrer les données liées au bois d’œuvre dans les bases de données de l’Inventaire général via Gertrude. Le champs Murs permet d’indiquer la présence de pan de bois de façon satisfaisante. L’enregistrement des charpentes de toit est plus compliqué, il est possible d’indiquer en Couvrement une charpente en bois apparente, ce qui est très restrictif et ne permet pas de préciser la forme. Il est possible de préciser en Typologie, mais c’est un champ à texte libre, ce qui suppose une grande rigueur d’indexation pour permettre des recherches efficaces ensuite. L’autre possibilité est d’indiquer la charpente en Élément remarquable. Aucun champ ne permet d’indexer des données sur les planchers, hormis en liant un dossier objet pour un plafond peint par exemple. Média Image Corps La matinée s’est poursuivie avec un bilan des campagnes de dendrochronologie financées par la région Occitanie entre 2020 et 2024, par Axel Marais (dendrochronologue, Dendrotech). Plus de 350 bois ont été prélevés sur cette période à la demande de la région Occitanie, ce qui correspond à peu près à la moitié des prélèvements faits par Dendrotech sur le territoire régional. La finalité première de ce programme est de dater les structures donc un choix est opéré sur site pour prélever de préférence des essences pour lesquelles on dispose de bons référentiels. Les prélèvements concernent surtout le chêne et le châtaignier pour lesquels les datations sont plus précises, même lorsque les aubiers sont incomplets. Pour certains sites, la datation n’est pas possible, soit en raison de la nature des bois utilisés, soit à cause de l’absence de référentiel valable dans les environs immédiats comme en Lozère. Il y a une marge de progression notable au niveau des essences, mais aussi concernant l’amplitude chronologique. Il faut poursuivre les campagnes de prélèvements pour produire des moyennes à plus grande échelle, mais aussi penser les moyennes à d’autres échelles. En Occitanie, on retrouve 18 sylvoécorégions (sur les 91 identifiées en France par l’IGN). L’établissement de moyennes à cette échelle donne des résultats encourages, pour les Coteaux de la Garonne et les Causses du Sud-Ouest notamment, pour lesquelles on a le plus de données. La production de moyennes locales, au niveau urbain (environ 20 km autour d’une agglomération), est aussi une piste intéressante qui peut permettre de révéler les sources d’approvisionnement local en bois d’œuvre. Pour le moment en Occitanie, ce n’est possible qu’autour de Cahors, ville pour laquelle on dispose de données en nombre.La discussion qui a suivi ces interventions a permis de préciser qu’on est globalement en mesure de dater le chêne pour la période médiévale et le sapin pour la période moderne en Occitanie. Les analyses de bois d’époque moderne restent peu nombreuses dans la région. Pour le XIXe siècle, les quelques observations faites montrent un usage du chêne pour les pièces verticales de charpente et du conifère pour le reste. La discussion montre par ailleurs la nécessité à travailler avec des laboratoires de recherche notamment universitaires pour compléter les données là où il est difficile d’aller dans le cadre de commandes. Il est aussi envisagé de faire évoluer les prélèvements en Occitanie, non plus avec un nombre d’échantillon contraint par site, mais de façon forfaitaire, certains édifices nécessitant de multiplier les prélèvements pour parvenir à des résultats concluants. Média Image Corps Vincent Labbas (dendrochronologue, Liege University) a ensuite présenté un protocole pour repérer, inventorier et enregistrer les pièces liées au flottage du bois dans l’aire toulousaine, élaboré avec Anh-Linh François (archéologue, Eveha). L’objectif de ce guide est qu’il puisse servir à tous les chercheurs pour enregistrer les traces de flottage du bois, un des moments clés de la chaine opératoire entre la production du bois et sa mise en œuvre. Il n’existe pas à ce jour de synthèse technique et historique sur le flottage du bois qui a pourtant été pratiqué jusqu’au développement du chemin de fer à la fin du XIXe siècle. Ce travail est encore en cours et n’a pas été publié pour le moment. Média Image Corps La suite de la matinée a été consacrée à trois études de cas. La première a été présentée par Karyn Orengo (chargée d’inventaire, Pays haut Languedoc et vignobles) et concernait les plafonds peints de type avignonnais de la « maison des évêques » de Puissalicon (34)[3]. Cet édifice présente une grande homogénéité. Édifié entièrement en pierre de taille, il date du XIVe siècle. Les ouvrages de charpente sont d’une grande qualité, planchers à trois registres et corbeaux sculptés notamment, et relèvent d’une seule et même phase de construction avec les maçonneries. Les planchers sont constitués de deux niveaux de poutres qui portent un solivage puis le plancher vient dessus. Les poutres maîtresses prennent appui sur des corbeaux en pierre et en bois. Les poutres transversales sont encastrées dans les murs pignons et les solives dans les murs gouttereaux. Ce type de plancher se retrouve de manière très fréquente en comtat Venaissin aux XIVe et XVe siècles, notamment dans les constructions cardinalices, livrées et maisons de villégiature. La datation par dendrochronologie des planchers de la « maison des évêques » de Puissalicon a montré une grande concordance sur l’ensemble de l’édifice, avec un terminus post quem autour de 1322. Les planchers de ce type demeurent rares en Occitanie. Média Image Image Corps Anaïs Charrier (chargée d’inventaire, archéologue du bâti, Ville de Cahors) nous a ensuite emmenés à Cahors (46) sur les traces des premiers éléments de charpentes médiévales identifiés et datés. Plus de 500 maisons médiévales antérieures à 1400 sont répertoriées dans le centre ancien de Cahors. Jusqu’à 2023, aucune charpente médiévale n’avait été repérée, mais sans doute parce qu’on ne savait pas les voir. En un an, huit sites ont été identifiés, ce qui correspond à une centaine de bois environ, avec notamment des négatifs d’assemblages à ergot ou en queue d’aronde, qui sont des types d’assemblage connus pour le pan de bois médiéval. La première découverte a eu lieu au 111 rue des Mirepoises lors d’une reprise complète de la couverture. Une trentaine de bois en remploi ont été identifiés, dont une quinzaine avec des négatifs de mi-bois à ergots chevillés destinés à recevoir des entraits retroussés. La pente de la charpente devait être d’environ 45°. La totalité des bois ont été enregistrés même si certains demeurent difficiles à identifier et tous les négatifs ont été relevés à l’échelle 1/1. Ces bois ont été datés du XIIIe siècle. Depuis cette étude, les découvertes se font plus nombreuses dans plusieurs maisons de Cahors. Média Image Image Corps Pour terminer la matinée, Adeline Béa (chargée d’inventaire, CAUE du Tarn) a présenté l’étude de la maison gothique du 25 Grand-rue Raymond VII à Cordes-sur-Ciel (81). À Cordes, les grandes maisons du fort sont habituellement datées du dernier tiers du XIIIe siècle, datation qui a pu être confirmée ici par la dendrochronologie. Une quinzaine de prélèvements ont été réalisés sur trois niveaux, donnant une saison d’abattage homogène, entre 1268 et 1271. Cette maison est composée de plusieurs corps de bâtiment autour d’une cour. L’analyse architecturale avait permis de faire apparaitre deux campagnes de construction : un édifice du XIIIe siècle, largement remanié à la fin du XVe-début du XVIe siècle. Deux niveaux de planchers présentent un système de support à colonne indépendante portant une poutre de large section supportant les solives. Ce système est connu sur d’autres maisons de Cordes, ainsi qu’à Cahors et Saint-Antonin-Noble-Val. Certains de ces bois ont été datés du troisième quart du XIIIe siècle, tout comme des éléments de deux charpentes de cette maison. Les éléments de charpente inventoriés tendent à pencher vers une charpente à fermes avec des pentes faibles autour de 30 %. L’étude se poursuit, notamment pour tenter d’identifier d’autres pièces de charpente médiévale. Média Image Image Corps Les échanges qui ont suivi ces trois présentations ont permis d’insister sur la nécessité d’enregistrer le maximum de données sur les charpentes, même si ce n’est pas l’objet premier de l’étude en cours. Il est toujours possible de revenir ensuite sur ces éléments pour alimenter le corpus régional et la recherche sur ce sujet. Il faut aussi relever les traces conservées sur les pignons qui peuvent apporter des informations notamment quant à la pente des toits. Dans de rares cas des fermes peuvent y être fossilisées. On passe souvent à côté des bois anciens dans les charpentes parce qu’ils ne ressemblent parfois pas à grand-chose, sont noircis ou abimés. Nous devons encore affiner nos critères de datations et nos méthodes d’observations pour apprendre à les repérer efficacement. Titre Notes Corps [1] Des exemples notamment à Cahors, Caylus ou Cordes.[2] Voir par exemple un article sur le flottage sur l’Aude.[3] Cet édifice a fait l’objet d’un article multimédia sur le portail Patrimoines de la Région. Corps Autrice : Anaïs Comet, chercheuse, Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines, Région Occitanie ; associée au laboratoire Framespa (UMR 5136).Pour citer ce billet : Anaïs Comet, 10/12/2024. Ateliers #1. Bois d’œuvre. Carnet de recherches. Inventaire et valorisation des patrimoines d’Occitanie. URL : https://patrimoines.laregion.fr/node/2739/ Mots clés bois d’œuvre, dendrochronologie, charpente