L'Époque contemporaine

Après la révolution, en 1790, ce sont seulement douze départements qui sont créés sur l’emprise de l’actuelle région. Le Tarn-et-Garonne n’est institué qu’en 1808 en annexant une partie des départements voisins.

Si la période révolutionnaire réactive un temps les querelles religieuses, les clivages s’atténuent peu à peu. La ville de Lourdes se transforme en un grand centre de pèlerinage dès la seconde moitié du XIX^e siècle.
Les conflits de la première moitié du XX^e siècle et la décolonisation engagée après-guerre font de la région une terre d’accueil pour les réfugiés espagnol fuyant le franquisme puis les pieds noirs rapatriés d’Algérie qui s’installent massivement dans la région.

Durant la période contemporaine la société évolue et des mutations profondes se font jour. Le monde agricole passe d’une société de type seigneurial à un système constitué essentiellement de propriétaires indépendants, modèle qui est accentué par l’exode rural. Après la Seconde Guerre mondiale, le paysage agricole se modifie. Les agriculteurs se concentrent sur des productions intensives et rentables, l’outillage se modernise, les parcelles s’agrandissent. La mise en place d’un nouveau code forestier en 1827 modifie profondément les droits séculaires et suscite la résistance des populations montagnardes, notamment en Ariège où le conflit est connu sous le nom de « Guerre des Demoiselles ». 

Sur le plan économique, au début du XIX^e siècle le territoire d’Occitanie est largement tourné vers la production céréalière. Puis, petit à petit c’est la production viticole qui se développe, favorisée par l’extension du chemin de fer. La crise du textile, due en grande partie aux importations, ruine les industries de l’est de la région. Dans le Tarn au contraire, cette industrie connait une belle croissance. L’industrie du charbon se développe aussi largement notamment dans les bassins miniers de Carmaux, Decazeville, Bessèges. Malgré ces quelques succès l’industrie régionale au début du XX^e est une économie fragile. La crise du phylloxéra qui touche la vigne de 1875 à 1890 et les grands mouvements sociaux en témoignent. Guerres et crises entrainent la chute de ces industries. Puis, dans la seconde moitié du XX^e siècle c’est l’aéronautique qui prend le relais et permet d’assurer la stabilité économique de la région, particulièrement du bassin toulousain.

L’architecture des XIX^e et XX^e siècle présente des formes variées et originales. Le XIX^e est surtout marqué par les grandes restaurations menées par Eugène Viollet-le-Duc qui intervient à Carcassonne ou sur la basilique Saint-Sernin de Toulouse. De grands travaux sont menés (percée de grandes artères en ville, constructions de bâtiments publics). Le néo-classicisme s’impose, particulièrement dans la région de Nîmes. La prospérité économique du Languedoc fait de la région de Béziers un haut lieu de l’éclectisme où intervient largement l’architecte Louis Garros. 

Au début des années 1900 l’Art nouveau fleuri dans de nombreuses constructions, la villa Laurens à Agde en est le parfait exemple, suivi par l’Art déco là aussi largement illustré comme à Toulouse avec l’immeuble de La Dépêche et sa façade en mosaïque ou encore la Poste Saint-Aubin, tous deux construits par l’architecte Léon Jaussely. Avec l'essor de l'usage de la voiture, se développe les stations essence et les garages Art déco.

En 1930 et en 1940 des inondations dévastatrices surviennent dans les départements du Sud-Ouest détruisant des quartiers entiers et faisant des centaines de morts. Les reconstructions entreprises font usages de nouveaux matériaux comme le béton et de nouveaux styles alors plus en vogue.

Dans la seconde moitié du XX^e siècle de grands noms de l’architecture contemporaine offrent des œuvres remarquables au territoire d’Occitanie : Foster, Gehry, Avizou, Candilis, Nouvel, etc…
La période contemporaine marque aussi l’essor de nouvelles pratiques tournées vers les loisirs. Du côté des Pyrénées, la pratique du thermalisme puis des sports d’hiver ne cesse de croitre durant le XIX^e siècle. En bord de mer, dans les stations balnéaires, la « Mission Racine » lancée par l’État dans les années 1960 permet l’aménagement des littoraux. Au XX^e siècle l’économie locale est largement tournée vers le tourisme.

Par ailleurs, alors que la région se fond de plus en plus dans un ensemble national, elle affirme pourtant sa spécificité culturelle et linguistique. En 1854 est créé le Félibrige pour défendre la langue d’oc autour de la figure de Frédéric Mistral. Par la suite, les défenseurs de la langue d’oc n’auront de cesse de promouvoir la culture occitane à travers de nombreuses manifestations populaires.