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Le quartier médiéval de Panessac à Graulhet

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Connue pour son industrie du cuir, Graulhet se trouve dans le département du Tarn, au sud-ouest de la préfecture d’Albi et à une soixantaine de kilomètres de la métropole de Toulouse.

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Vue du quartier industriel Saint-Jean et du Pont Vieux sur le Dadou.

La cité médiévale

 

La ville est érigée sur un promontoire rocheux naturellement défensif défini par la rivière du Dadou, le ruisseau du Verdaussou (aujourd’hui enfoui) et son profond ravin ainsi que les marécages du Jourdain. La cité médiévale se développe autour du château (castrum), mentionné pour la première fois en 961 dans le testament de Raymond Ier, comte de Rouergue.

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Plan de la cité fortifiée de Graulhet au Moyen Âge, par Édouard Fabre, 1912.

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Vue aérienne de la cité médiévale en 1957.

 

En plus des qualités défensives offertes par le site, la protection de la ville est renforcée par des fortifications. La délimitation de l’ancienne muraille, démolie au 17e siècle, est encore nettement visible de nos jours par l’implantation des maisons construites dans la partie ouest des rues Voltaire et Panessac. Contraint par l’enceinte fortifiée, le tissu urbain médiéval se caractérise par une importante concentration d’habitations presque exclusivement mitoyennes.

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Datée du début du 16e siècle, l’Hostellerie du Lion d’or (12 place André Bru) compte parmi les demeures les plus anciennes et les mieux conservées de la ville.

 

 

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L’étroite rue Panessac est tout à fait représentative du caractère médiéval de ce quartier. La majorité des bâtiments qui la constitue est à pan de bois, plus connu sous le nom de maisons à colombage.

 

 

Ci-dessous la cartographie des maisons à pan de bois de la ville.

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Plaque ancienne des assurances générales clouée sur la sablière de plancher de lamaison n° 35 rue Panessac.

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Détail de la façade de la maison n° 20 rue Panessac.

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Détail d'un about de solive sculpté.

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Détail de l’encorbellement de la maison n° 1 rueLamartine, la partie de l’enduit qui s’est décrochée dévoile le hourdis en brique.

 

Construites entre le Moyen Âge et le 19e siècle avec des matériaux locaux, ces maisons possédaient généralement deux étages, un encorbellement et une toiture débordante protégeant la façade. Le hourdis, c’est-à-dire le remplissage d’une paroi en pan de bois, pouvait être en torchis ou en brique.

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Hourdis en torchis de la maison n° 10 place Masséna.

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Façades de la maison n° 12 place Masséna.

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Façade de la maison n° 13 rue Panessac.

La présence de décor peut distinguer une maison d’une autre et révéler la richesse de son commanditaire. Les maisons des n° 3 et n° 5 de la rue Panessac, qui formaient probablement à l’origine un même édifice, apparaissent comme les plus fastueuses.

Leur premier niveau d’encorbellement est soutenu par des solives dont les abouts ont été sculptés en plusieurs quarts de rond, ceux de la maison n°5 sont également soutenus par des corbeaux en briques. De la même manière, le hourdis de la façade n° 3 est sophistiqué puisque les briques qui le composent sont agencées en arêtes de poissons et reliées par des joints rubanés.

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Rez-de-chaussée des maisons n° 3 et n° 5 rue Panessac avec détails des abouts de solives sculptés.

Un quartier en cours de transformation

 

Mener un inventaire prend particulièrement sens dans la mesure où il répond à une situation d’urgence pour plusieurs édifices qui constituent des ensembles urbains.


Comme c'est le cas pour le quartier de Panessac, certaines maisons, voire certains groupes de bâtiments, font l’objet de projets individuels ou collectifs de réhabilitation et de reconstruction depuis quelques années. Réaliser cette étude avant que l’ensemble des travaux prévus n’aient été menés à leur terme permet de documenter et de conserver la mémoire de ces vestiges anciens avant qu'ils ne disparaissent.

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Façades des maisons n° 10, n° 8 et n° 6 place Masséna.

Le compoix de Graulhet (ancienne forme de matrice cadastrale), réalisé avant 1595, fournit des clés de compréhension sur la complexité du bâti du quartier de Panessac. Il démontre par exemple que la présence de plusieurs portes par maison est liée à un important morcellement des édifices partagés entre différents propriétaires. On y trouve aussi des informations sur les aménagements intérieurs comme les caves et les boutiques vinaires.

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Extrait du compoix de Graulhet, datant de la fin du 16e siècle (source : AD81, 105 EDT CC1).

Conformément à la nouvelle stratégie Culture établie en faveur de la jeunesse par la Région Occitanie, la couverture photographique de l’îlot du Gouch et de la rue Panessac a été confiée aux apprentis photographes du lycée professionnel Docteur Clément de Pémille de Graulhet.

Tout en sensibilisant les jeunes à leur environnement et à cet héritage commun et partagé, ce partenariat avec la Région Occitanie a montré aux lycéens que leur passion pour la photographie pouvait être mise au service de la valorisation du patrimoine culturel.

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Vue de la cour du lycée professionnel Docteur Clément de Pémille.

Crédits :

Photographies : Amélie Boyer, photographe au service de la connaissance et de l’inventaire des Patrimoines – Région Occitanie et les apprentis du lycée professionnel Docteur Clément de Pémille : Maëlys Gueguen, Florian Pira, Annaëlle Laporte, Eva Claveau, Lucie Hanula, Kevin Bouchard, Paul Claudin, Carla Ferreira et leur professeur Pierre Assemat ; Archives Départementales du Tarn.

Textes, cartes et schéma : Jade Orsolle, Master II histoire de l'art moderne, Université Toulouse Jean Jaurès.

Conception et carte : Christelle Parville, Direction de la Culture et du Patrimoine, Région Occitanie.