Image

Le quartier de Villebourbon à Montauban

UN ÉTERNEL RENOUVEAU
Image

Par-delà le pont Vieux, s'étend un paysage urbain fait d'architectures hétérogènes et de vastes jardins.
Il est le reflet d'une histoire tourmentée débutante au Moyen Âge et dans laquelle se succèdent inlassablement des périodes de destructions et de reconstructions.

Image

Vue d'ensemble du quartier Villebourbon.

L'urbanisation de Villebourbon commence à proximité de la rivière Tarn, de la voie commerciale liant la Garonne et du grand port de Bordeaux. L'activité textile, qui fera la renommée de Montauban au XVIIe siècle, se structure déjà.
 

À travers les siècles, les Montalbanais ont connu le quartier de la rive gauche du Tarn sous plusieurs noms : faubourg du Tarn, faubourg Saint-Orens, faubourg des Augustins mais celui-ci ne trouve son appellation définitive « Villebourbon » qu'en 1590, dans le contexte des guerres de Religion.

Image

Cloître des Augustins, 2e moitié du 17e siècle.

Villebourbon devient une rive industrielle entourée de briqueteries. Le long du Tarn sont élevés des manufactures drapières et teintureries logées sous de beaux hôtels particuliers. Villebourbon fait vivre de nombreux corps de métiers liés à la transformation de la laine : mariniers, tisserands, tondeurs, foulonniers,marchands et riches fabricants…

Image

Monogramme de la famille des teinturiers Duroy, rue du Général Sarrail, 1ère moitié du 18e siècle.

Image

Plaque du quartier Andreossy, caserne de la 2nde moitié du 19e s., attribuée à l'architecte Léopold Gardelle.

Image

Le manège équestre de la caserne Andreossy, 2e moitié du 19e s., attribué à l'architecte Léopold Gardelle.

Image

Détail de la charpente métallique du manège équestre de la caserne Andreossy, fin du 19e s.

Image

Ci-contre : Bâtiment d'alimentation de la Compagnie des chemins de fer du Midi dit « le Beffroi », seconde moitié du 19e siècle.

En 1856, le quartier est bouleversé par le passage du chemin de fer qui relie Montauban à la grande transversale Océan-Méditerranée. Les gares des voyageurs et des marchandises sont élevées au milieu des champs et vergers. L'installation de ces infrastructures provoque une explosion urbaine et vestimentaire des industriels et des hôteliers. Villebourbon accueille de nouvelles usines telles que la biscuiterie Poult ou encore l'usine des pâtes Tante Marie…

Image

Maison du directeur du gaz, avenue Marceau Hamecher (1920).

Image

Sigle des Établissements du Sud-Ouest, usine de pâtes Tante Marie, porte d'entrée du bâti mentadministratif, ferronnerie Schaudel et Cie (1931).

Image

Mouleaux de la glacière de Palisse permettant la constitution des pains de glace.

En mars 1930, de grandes inondations ravagent le sud-ouest du pays. Le bilan total fait état de 230 victimes dont 213 en Tarn-Garonne.
Montauban compte 31 morts, 10 000 sans-abris et 713 maisons détruites. Au cours de cet évènement tragique, les actes de bravoure sont nombreux. Plusieurs habitants du quartier meurent victimes de leur implication. Leurs noms sont inscrits dans la mémoire collective montalbanaise comme en témoignent certaines appellations de rues ou encore le vitrail du portail de l'église Saint-Orens illustrant cette catastrophe et les actes de bravoure d'Adolphe Poult.

Image
Image

Vitrail-hommage dédié à Adolphe Poult de l'église Saint-Orens construite de 1873 à 1893, architecte Léopold Gardelle.

Après les inondations, les quartiers bas de la ville entament dans l'urgence une renaissance urbaine. Des maisons construites dans des matériaux nouveaux et aux styles les plus en vogue font alors leur apparition.

Image

Façade Art déco, quai Adolphe Poult.

Image

Maison Eychennes, avenue Aristide Briand, architecte Georges Huard (1931).

Image

Détail de la façade de la maison Les Roses, rue Gaston Célarié, architecte Louis Tardy (1932).

Image

Décor de céramique de la manufacture Fourmaintraux et Delassus (Desvres), école de Villebourbon, actuel Collège Jean Jaurès (1936).

Villebourbon se métamorphose et prend la physionomie que nous lui connaissons aujourd'hui.

Image

Façade d'angle de l'école de Villebourbon, collège actuel Jean Jaurès, architecte Marcel Renard (1936).

Image

Escalier de distribution de l'immeuble Busson, avenue Marceau Hamecher, architecte Paul Ch. Hanquet (1931).

Les constructions d'une halle de marché et d'un club nautique réaniment le cœur du quartier et les berges du Tarn. Ces édifices Art déco sont aujourd'hui des repères matérialisant la mémoire des grandes inondations du Midi mais sont aussi les symboles d'une vie qui reprend le dessus.

Image

Le marché couvert sur la place Lalaque, architecte Marcel Renard (1935).

Image

Dessin de l'élévation du marché couvert par Marcel Renard (1935).

Image

Le Club nautique, avenue de Toulouse, oeuvre de Germain Olivier et Marcel Jannin (1934).

Crédits :

Textes : Sarah Gerber, Centre d'Interprétation de l'Architecture et du Patrimoine, Ville de Montauban.
 

Photographies : Amélie Boyer, Service de l'Inventaire et de la Connaissance des Patrimoines, Direction de la Culture et du Patrimoine, Région Occitanie.
 

Conception et carte : Christelle Parville, Service Occitan et Catalan, Transversalité, Numérique et Territoires, Direction de la Culture et du Patrimoine, Région Occitanie.

Image