Le Moyen Âge

Après la chute de l’empire romain en 476, la région passe sous le contrôle des Wisigoths. Au début du VI^e siècle Clovis rattache une partie du territoire de l’actuelle Occitanie au royaume Franc, mais la Septimanie, qui correspond à l’ancien Languedoc, reste sous domination wisigothe jusqu’en 759. La société est alors en voie de christianisation.

Par la suite, les carolingiens renforcent leur contrôle sur cette zone. Durant la période carolingienne, l’habitat est plus dispersé même s’il commence déjà à s’organiser parfois autour d’un pôle religieux ou d’une tour. Dans tout l’Empire de Charlemagne, le pouvoir est représenté par des comtes. Église et État sont intimement liés.

Au début de l’an Mil, la dynastie des capétiens s’installe à la tête du royaume. La féodalité se structure avec la mise en place de seigneuries locales et autonomes qui assoient leur pouvoir et assurent leur défense. L’avènement du castrum assure le regroupement et l’encadrement des hommes dans un site fortifié implanté près d’un château seigneurial. De grandes communautés monastiques s’établissent comme à Saint-Guilhem-le-Désert ou à Moissac dont le bâti et les décors sont caractéristiques de l’architecture romane. C’est aussi une période de grands défrichements et de développement agricole, accentués par une amélioration des techniques.

À partir du XII^e siècle, les fortifications villageoises sont renforcées, notamment autour des castrums qui sont le siège de l’habitat aristocratique autour duquel résident paysans et artisans. De nombreuses villes neuves, notamment des bastides, sont fondées par les différents pouvoirs seigneuriaux, laïcs et ecclésiastiques, du simple seigneur local au roi de France. Les faubourgs et les nouvelles enceintes témoignent de la croissance urbaine à cette période.
La ville de Montpellier affirme dès le X^e siècle sa vocation universitaire particulièrement dans le domaine de la médecine puis le champ des savoirs enseignés est élargi (droit, théologie). En 1289 elle devient par la bulle du pape Nicolas IV l’une des premières universités d’occident. 

Petit à petit le comté de Toulouse devient l’une des principales puissances régionales. Pourtant, au XIII^e siècle la croisade contre les hérétiques cathares bouleverse l’ordre établi et entraine de nombreux massacres et destructions de villes. Ces événements conduisent progressivement à l’annexion du Languedoc à la couronne française, notamment après la bataille de Muret (1213) et le traité de Paris (1229) qui met fin au conflit.

Tout au long du Moyen Âge, le commerce et les échanges se développent. Saint-Jacques de Compostelle est une destination majeure pour de nombreux pèlerins venus de toute l’Europe qui traversent ainsi le territoire occitan sur lequel s’élèvent, abbayes, églises et hospices pour les accueillir. Dans les villes, les monastères des ordres mendiants se multiplient, notamment les Dominicains dont l’ordre est fondé à Toulouse en 1215. Un siècle plus tard, en 1316, Jacques Duèze, issu d’une grande famille bourgeoise de Cahors est élu pape à Avignon sous le nom de Jean XXII. Durant son pontificat, le plus long de tous ceux des papes d’Avignon, il restructure les diocèses occitans multipliant les évêchés.

À partir du milieu du XIV^e siècle, la peste noire décime les populations et la Guerre de Cent ans trouble davantage cette période. Les agglomérations de toute taille qui ne l’étaient pas encore sont fortifiées. Malgré les crises de la fin du Moyen Âge, les principales villes continuent à se développer et s’étendre. À Toulouse, le parlement, cours de justice souveraine, est définitivement mis en place en 1443. De nombreux hôtels particuliers sont construits ainsi que des édifices religieux majeurs comme la cathédrale Sainte-Cécile à Albi.