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L'Art Déco

EN OCCITANIE

L'expression « Art déco » a été créée a posteriori pour qualifier une partie de la production artistique de la période de l'entre-deux-guerres.
Elle fait référence à l'exposition des arts décoratifs et industriels modernes qui s'est tenue à Paris en1925 : si elle n'a pas été la plus considérable des grandes expositions du début du XXe siècle, c'est certainement celle qui a connu le plus de rétention.
 

L'une des caractéristiques majeures du style est le goût pour les formes géométrisées et simplifiées ce qui pouvait s'appliquer autant au mobilier qu'au décor ou à l'architecture. Les formes géométriques sont mises en valeur par de multiples procédés. La tripartition des façades entre un corps central et des ailes latérales, bien que largement reprise des modèles de l'architecture classique, est ainsi souvent soulignée de façon vigoureuse par le traitement des différentes parties.

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Ancien palais consulaire actuellement Maison régionale de la mer à Sète.

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La station-service de la station thermale de Capvern-les-Bains, aux lignes épurées.

Le pan coupé est récurrent dans la production Art déco. On l'observe dans le dessin des fenêtres mais également dans le dessin des bow-windows qui se multiplient sur les façades des habitations.

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Détail d'un pan coupé sur une fenêtre, immeuble au 23 rue de Séguret-Saincric à Rodez.

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Balcon de l'hôtel d'Angleterre à Bagnères-de-Luchon, daté de 1928.

L'esthétique Art déco a également une prédilection pour les frontons monumentaux, où l'on retrouve les jeux sur la géométrie. Souvent en trois parties hiérarchisées comme pour le cinéma Le Colisée de Nîmes, il est monumental sur l'immeuble toulousain de la Dépêche.

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À l'ancien hôpital Saint-Charles de Montpellier.

À l'ancien hôpital Saint-Charles de Montpellier la gradation des volumes géométriques offre différents terrains aux décors et souligne le parti pris des architectes : un hôpital-bloc, un des premiers exemples en France, qui superposent les différents services au lieu de les éclater en plusieurs pavillons.
> En savoir plus sur l'îlot Saint-Charles
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Les ferronneries

Les ferronneries sont omniprésentes dans les productions Art déco et constituant, pour les projets les plus modestes, le seul élément de décor. Deux motifs sont particulièrement prisés : la spirale et la corbeille fleurie, motif répandu au XVIIIe siècle qui, remis au goût du jour, est l'objet de nombreuses variations et stylisations. Bien que privilégiées sur les ferronneries, ces motifs se retrouvent sur d'autres supports comme les mosaïques. Les décors de forme tubulaire ou en éventail sont également très appréciés. Sur les écoles construites à Toulouse dans les années 1920, le motif de la spirale associé au monogramme VT pour ville de Toulouse est très fréquent.

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Pan coupé dans le palais consulaire de Sète.

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Groupe scolaire Jules Julien àToulouse.

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Groupe scolaire Jules Julien àToulouse : motifs de spirale.

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Groupe scolaire Jules Julien àToulouse : motifs de corbeille fleurie.

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Décor de mosaïque du groupe scolaire Jules Julien à Toulouse.

Les arts décoratifs à l'honneur

Si bon nombre de maisons n'ont qu'un habillage Art déco, se traduisant par quelques motifs un peu stéréotypés, des réalisations plus conséquentes combinant arts décoratifs et architecture d'une façon très ordonnée. Cette place privilégiée développée aux diverses techniques artistiques et artisanales est en elle-même une caractéristique du style.

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Verrière zénithale de la chapelle de la Miséricorde à Tarbes.

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Détail d'une bannière de 1927 de l'église Saint-Pierre à Le Vigan.

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Verrière d'André Rapp de l'église Saint-Orens à Montauban.

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Verrière d'Emile Brière de l'hôpital Saint-Charles à Montpellier.

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Au théâtre de Carcassonne, une fresque de Noël Garrigues ou dans le foyer dont les parois sont recouvertes de plaques de marbre de différentes couleurs. L'éclairage indirect est diffusé par des appliques décoratives en métal en forme de vasques. On retrouve les pans coupés sur les colonnes monumentales et le soin apporté aux ferronneries avec le garde-corps du balcon orné d'une lyre.

Le style paquebot

Ce courant entre Art déco et modernisme est inspiré des grands paquebots transatlantiques qui sont alors à la pointe du luxe et de la modernité. Les architectes réalisations, en écho à ces édifices profilent en arrondissant les angles, en accentuant les lignes horizontales (garde-corps, fenêtres) pour imiter les coursives, et les parsèment de hublots circulaires ou polygonaux. Les volumes sont unifiés par de grands à-plats d'enduits et de peintures blanches, combinés avec des briques moulées en arrondi. Souvent mis en œuvre dans des constructions évoquant le milieu aquatique, piscines et centres nautiques, il a été également utilisé pour des immeubles d'habitat ou même des constructions industrielles comme l'usine de tabac de Montauban.

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Immeuble de la SGTSO, à l'angle du boulevard d'Arcole et de la rue de Merly à Toulouse..

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Cage d'escalier de l'hôpital Saint-Charles à Montpellier.

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Bâtiment central de centre de fermentation de tabac de Montauban, aux lignes basses et arrondis.

Crédits

Texte : Alice de la Taille, chercheuse, Service de la connaissance et de l'Inventaire des Patrimoines, Direction de la Culture, Région Occitanie.
 

Photographies : Amélie Boyer (c) Inventaire, Région Occitanie ; Marc Kérignard (c) Inventaire, Région Occitanie ; CH.Ruiz@Montpellier3m
 

Conception : Christelle Parville, Service Occitan et Catalan, Transversalité, Numérique et Territoires, Direction de la Culture et du Patrimoine, Région Occitanie.