Le patrimoine funéraire d'Occitanie Image Le patrimoine funéraire d'Occitanie Résumé Espace clos en premier lieu dédié à l’inhumation des morts et au recueillement, le cimetière est un lieu incontournable de la mémoire locale.Découvrez à travers ce webdocumentaire la richesse du patrimoine funéraire et les opérations d'inventaire qui lui sont dédiées en Occitanie.
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Présentation du carnet de recherche Image Présentation du carnet de recherche Résumé Le « Carnet de recherche » vous propose de découvrir la recherche en train de se faire !
Image La maison des évêques à Puissalicon Un palais d'influence avignonnaise dans la campagne biterroise. Partager cet article : Image À quelques kilomètres au nord de Béziers, la silhouette de Puissalicon se découpe sur le versant sud de la Montagne Noire. En arrivant depuis le village voisin de Magalas, l'œil est attiré par une imposante demeure flanquée d'une tour rectangulaire. Cet édifice, connu localement sous le nom de « maison des évêques », a longtemps été dans l'ombre du château principal qui s'élève au centre du village. Il s'agit pourtant d'un édifice particulièrement bien conservé du XIVe siècle, remarquable notamment pour ses ouvrages de charpente, inscrit au titre des Monuments Historiques depuis septembre 2024. Image Le village de Puissalicon avec au premier plan, à droite, la maison des évêques. L'édifice se distingue clairement du tissu urbain, densément bâti, par son emprise bien plus vaste que celle des autres demeures villageoises. Maugendre David (c) Inventaire général Région Occitanie Selon la tradition, la demeure aurait appartenu aux évêques de Béziers ou aux archevêques de Narbonne, sans que cette hypothèse ait pu être confirmée par les sources d'archives. Au XVIIe siècle, la maison appartient à M. de Rives, conseiller du Roi et magistrat au présidial de Béziers. Elle est transformée en bâti ment agricole au XIXe siècle. Image Vue intérieure de la grande salle (aula) au rez-de-chaussée. Maugendre David (c) Inventaire général Région Occitanie La vaste bâtisse, de plan rectangulaire, s'étend sur 16,60 mètres de longueur et 9,71 mètres de largeur. Elle se compose de trois niveaux : unrez-de-chaussée, un étage et un comble. Une tour carrée de 3 mètres de côté est accolée à l'angle nord-ouest. Le mur sud présente en partie haute des pierres en saillie, appelées "pierres d'att ente", destinées à lier la maçonnerie à un bâti ment projeté. Ce dispositif semble indiquer que le programme architectural initial, plus ambitieux, prévoyait la construction de deux ailes latérales. Image Façade est. (c) Novatlas. Image Façade nord. (c) Novatlas. Image Façade ouest. (c) Novatlas. Image Façade sud. (c) Novatlas. Image Vue depuis le jardin au nord. Maugendre David (c) Inventaire général Région Occitanie Image Vue à l'ouest depuis la rue. Maugendre David (c) Inventaire général Région Occitanie Image L'escalier à vis. Maugendre David (c) Inventaire général Région Occitanie Les murs nord et ouest ainsi que ceux de la tour présentent une épaisseur supérieure. Cette profondeur plus importante devait permettre l'incorporation d'équipements domestiques (cheminées, niches placards, escalier à vis intra-muros). Cette anticipation témoigne à la fois de l'importance accordée au confort et du soin apporté à la mise en œuvre. Image Plan du rez-de-chaussée. (c) Novatlas. Image Plan de l'étage. (c) Novatlas. Image Cheminée et placard de l'étage. Maugendre David (c) Inventaire général Région Occitanie La façade sur cour est probablement celle qui a le plus souffert des transformations contemporaines. Le parti médiéval est néanmoins lisible: le rez-de-chaussée s'ouvrait par un portail à arc brisé, centré sur la façade et encadré par deux croisées à coussièges. L'étage était percé par une porte à arc brisé, communiquant avec une galerie en bois. Image Façade sur cour. Maugendre David (c) Inventaire général Région Occitanie Image Baie centrale du 1er étage, tracé de l'arc brisé de l'ancienne porte médiévale Maugendre David (c) Inventaire général Région Occitanie Image Départ de l'arc brisé de la porte médiévale au rez-de-chaussée. Maugendre David (c) Inventaire général Région Occitanie Le rez-de-chaussée est occupé par une vaste salle de 77 m². Les dimensions de la pièce, l'ostentation du plafond comme la présence d'une cheminée monumentale indiquent qu'il s'agit de l'aula, pièce principale du corps de logis et espace de réception. La salle est largement ouverte par des fenêtres croisées à coussièges (bancs ménagés dans l'embrasure d'une fenêtre) au nord et au sud. Elle est accessible par trois portes à arc brisé. Image Une des portes à arc brisé chanfreiné. Maugendre David (c) Inventaire général Région Occitanie Image Porte et fenêtre croisée à coussiège. Maugendre David (c) Inventaire général Région Occitanie Image Le plancher se compose de deux niveaux de poutres portant un solivage. Les poutres principales, au nombre de trois, prennent appui sur des corbeaux superposés en pierre et en bois. Le deuxième niveau est constitué de deux poutres installées dans le sens de la longueur de la salle. Une étude dendrochronologique visant à dater le bois réalisé en janvier 2024 a permis de situer la phase de croissance des arbres sur la période de 1076 à 1322, cette dernière année étant celle à partir de laquelle a pu être construit le plancher.L'ouvrage comportait deux niveaux de closoirs : entre le 1er et le 2e registre et entre le 2e et le 3e registre. Des vestiges de décor peint sont conservés sur les couvre-joints : pyramides blanches et noires, liseré ocre rouge, frises de pointes. Image Plancher à trois registres. Maugendre David (c) Inventaire général Région Occitanie Image Détail d'un corbeau superposé en pierre et en bois. Maugendre David (c) Inventaire général Région Occitanie Le plafond de la maison des évêques constitue un exemple rare en Languedoc méditerranéen de plancher à trois systèmes, typologie très répandue dans les palais édifiés au XIVe siècle par les papes et leurs cardinaux dans le Comtat Venaissin et à Villeneuve-lès-Avignon (Palais des Papes, Petit Palais, Livrée Ceccano, Livrée de Viviers…). Ce système se retrouve également de manière anecdotique au XVe siècle dans l'actuel département de l'Hérault (Saint-Pons-de-Mauchiens) et dans le département du Lot (Figeac). Image Le plafond à trois systèmes de la Livrée de Viviers (1320-1325d) à Avignon. Les dimensions de la salle et du plancher sont quasi identiques à celles de Puissalicon(le plafond de la Livrée de Viviers présente une portée de 7,80 mètres et une hauteur sous plafond de 6 mètres ; la maison des évêques (1322d) présente une portée de 7,87 mètres et une hauteur sous plafond de 6,65 mètres). L'épaisseur totale du plafond de Puissalicon est cependant nettement supérieure (115centi mètres contre 89,5).© Ministère de la Culture (France), Médiathèque du patrimoine et de la photographie, diffusion Grand Palais Rmn Photo 2007 Image Corbeaux en bois sculpté. Maugendre David (c) Inventaire général Région Occitanie La charpente, au niveau du comble, se compose de trois fermes également espacées. Les entraits reposent sur des corbeaux en bois sculpté. Ces pièces sculptées mesurent 24 cm de haut pour 46 à 50 cm de saillie hors du mur et 30 cm de largeur et représentent des visages masculins et féminins. Ces corbeaux sculptés peuvent notamment être rapprochés de ceux du plafond la maison de la Notairie à Béziers, commandité par Hugues de la Jugie, évêque de Béziers 1350 à 1371. L'absence de ruptures dans les maçonneries, l'homogénéité des formes et des ouvertures, la cohérence entre les maçonneries et les ouvrages de charpente dont les bois proviennent d'une seule et même phase d'abattage témoignent que la construction a été faite d 'un seul jet. Le chantier a probablement été mené rapidement, grâce à des financements abondants et continus qui n'ont pu être soutenus que par un commanditaire particulièrement riche et puissant. Image Vue générale de la maison des évêques à Puissalicon. Maugendre David (c) Inventaire général Région Occitanie L'appellation locale de « maison des évêques », les ressemblances évidentes avec l'architecture et les ouvrages de charpente des palais cardinalices, la qualité de la construction et sa rapidité de mise en œuvre de même que les similitudes avec le plafond de la maison de la Notairie constituant un faisceau d'indices permettant d'attribuer la construction à l'un des membres de la maison de la Jugie. Image Détail d'une console sculptée sur une croisée du 1er étage. Maugendre David (c) Inventaire général Région Occitanie La famille de la Jugie, présente à Puissalicon par l'intermédiaire d'Ermengarde dès 1342 puis de Nicolas en 1368 (il achète la seigneurie),connaît une ascension fulgurante dans le deuxième quart du XIVe siècle dans le sillage des Papes d'Avignon, dont deux des neuf papiers lui sont apparentés (Clément VI et Grégoire XI). Trois des frères de Nicolas et Ermengarde auraient pu construire une maison de villégiature à Puissalicon : Guillaume, nommé cardinal en 1342, Pierre, archevêque de Narbonne et cardinal, ou encore – hypothèse qui semble la plus probable – Hugues, évêque de Béziers. Crédits :Photographies : David Maugendre (c) Inventaire général Région OccitanieTexte : Karyn Orengo, chercheuse, Pays d'art et d'histoire Haut Languedoc et VignoblesConception : Christelle Parville, Direction de la Culture et du Patrimoine, Région Occitanie Consulter le dossier d'inventaire de la maison des évêques