Villages et bourgs gersois

Tout comme aujourd’hui, la Gascogne gersoise des XIIIe-XVIe siècles est parsemée de villages et de bourgs, souvent de faibles dimensions, dont les fonctions et les aires d’influence sont complémentaires de la quinzaine de villes plus importantes. Ils constituent alors le principal lieu de résidence des populations, bien que les hameaux et les fermes isolées soit aussi très présents. Bien que presque toutes les agglomérations soient en place avant le milieu du XIVe siècle, elles ne sont pas figées et elles connaissent de nombreuses transformations tout au long des derniers siècles du Moyen Âge et au-delà.

Cet ouvrage propose une réflexion sur les dynamiques morphologiques des villages et des bourgs, en contrepoint d’une historiographie qui s’est surtout intéressée à leur mise en place. En poursuivant l’étude sur les derniers siècles du Moyen Âge, il est ainsi possible de s’interroger sur le rôle des crises dans les transformations morphologiques et architecturales des villages et des bourgs. En effet, la Gascogne gersoise forme alors une zone frontière entre les possessions des rois de France et d’Angleterre, mais aussi un espace d’échanges entre les Pyrénées, au sud, et la Garonne, au nord. La période comprise entre les années 1250 et 1550 englobe trois phases distinctes qui ont nécessairement eu des répercussions différentes sur l’habitat groupé médiéval : croissance jusqu’aux années 1330, crises puis reprise à partir des années 1440.