Voies et réseaux

Tout au long du Moyen Âge, Saint-Jacques-de-Compostelle fut une destination majeure pour d’innombrables pèlerins de toute l’Europe, qui, pour atteindre la Galice, ont traversé l’Occitanie. Trois des principaux itinéraires menant à Saint-Jacques de Compostelle parcourent la région: la voie du Puy-en-Velay; la voie d’Arles et la voie du Piémont. Églises de pèlerinage ou simples sanctuaires, hôpitaux, ponts, croix de chemin jalonnent ces voies et témoignent des aspects spirituels et matériels du pèlerinage. De nombreux ponts médiévaux concourraient à ces parcours, comme le Pont du Diable sur l’Hérault, reliant les abbayes d'Aniane et de Gellone à Saint-Ghuilem- le Désert. Il est considéré comme l’un des plus anciens ponts médiévaux de France.
Le parcours spirituel du pèlerinage était rythmé par la vénération des reliques des saints qui jalonnaient l’itinéraire. Les édifices les plus riches, points de passage privilégiés du parcours, sont reconnaissables à leurs dispositions architecturales spécifiques, propres à organiser la circulation des pèlerins, comme à Saint-Sernin-de Toulouse ou à Sainte-Foix de Conques. Les églises plus modestes, haltes de recueillement ou de repos situées sur les voies principales ou secondaires, sont attestées par leurs décors sculptés ou peints représentant des scènes religieuses ou des légendes liées à la dévotion à saint Jacques. Ainsi l’église de Tramesaygues à Audressein (Ariège), conserve des ex-voto peints au XVe siècle illustrant le culte du saint.

À l’époque moderne, c’est le canal du Midi, la grande entreprise régionale. Avec ses 360 km navigables assurant la liaison entre la Méditerranée et l'Atlantique et ses 328 ouvrages (écluses, aqueducs, ponts, tunnels, etc) le réseau du canal a été réalisé entre 1667 et 1694. L’un des traits les plus remarquables est le barrage de Saint-Ferréol sur la rivière Laudot dans la région de la Montagne Noire. Il s’agit du plus grand ouvrage de l’ensemble du Canal et du chantier d’ingénierie civile le plus important de l’époque initié par Pierre Paul Riquet. Le canal du Midi a été prolongé au XIXe siècle par le canal latéral à la Garonne. Inauguré en 1856, il relie Toulouse à Castets-en-Dorthe (Gironde) et permet une jonction plus efficace des deux mers.
L’étude des éléments constitutifs de ces aménagements révèle ceux en prises directes avec la voie navigable pour son alimentation en eau (réservoirs, prises d’eau, rigoles d’alimentation) ou pour sa régulation (déversoirs) et les ouvrages liés directement à la navigation (écluses). Les ouvrages d’art sont nombreux et relèvent de divers types : ponts fixes ou mobiles, ponts-canaux. Des installations portuaires relevant de l’habitat appartiennent à ce patrimoine des canaux comme les maisons de pontonniers, de gardes ou de techniciens.

L’emprise de la Région Occitanie correspond presque à l’emprise de la Compagnie du Midi, fondée en 1852 par les frères Pereire, jusqu’à sa nationalisation en 1937. Dès 1909 la Compagnie lance un vaste programme d'électrification de ses voies et construit de nombreuses infrastructures telles que des barrages, des centrales de production et un système de distribution du courant.
Plusieurs voies ferrées sont étudiées dans la région, notamment la ligne reliant Béziers à Neussargues : les dossiers portent sur les haltes et les gares, mais également sur les ouvrages d’art tels que les tunnels, ponts et viaducs.