Le département du Gard

Le Gard est situé à l’extrémité orientale de la région Occitanie. Il est divisé en quatre zones géologiques : la zone cévenole au nord-ouest, les Garrigues au centre, les Costières au sud-est et une dernière zone au sud composée de la plaine rhodanienne, la plaine littorale et la petite Camargue.

Situé au cœur de la Narbonnaise créée au premier siècle avant notre ère, au carrefour des grandes routes entre Rome et Narbonne, le territoire, riche en monuments romains, connaît une période antique exceptionnelle. La ville de Nîmes, ville gauloise d’envergure, ancien chef-lieu des Volques-Arécomiques, devient alors colonie romaine. Parmi les monuments majeurs encore visibles aujourd’hui et témoignant de ce riche passé antique, la « Maison Carrée », ancien temple consacré au culte impérial inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, les Arènes et le Sanctuaire de la Fontaine, avec l’Augusteum consacré au culte de l’empereur dont il ne reste que le temple de Diane et une partie du nymphée. Autre témoin important de cette période, également inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, le Pont du Gard, ancien aqueduc romain construit au Ier siècle. Ce chef-d'œuvre d'ingénierie romaine de 49 mètres de haut et de 275 mètres de long servait à acheminer l’eau de la source d’Eure vers la ville de Nîmes. 

Au Moyen Âge, le Gard a été le témoin de nombreux bouleversements liés aux conflits féodaux, aux migrations et aux changements politiques. D’abord sous l’autorité des seigneurs de Trencavel, la vicomté de Nîmes fut vendue au XII^e siècle à Raymond V, comte de Toulouse, déjà maître du comté de Saint-Gilles. Puis, au début du XIII^e siècle ces territoires furent réunis à la couronne de France. Au XIII^e siècle la ville côtière d’Aigues-Mortes est fondée par saint Louis pour servir de port militaire et commercial.

Aux XVI^e et XVII^e siècles, les diocèses de Nîmes et d’Uzès furent agités par les guerres de religion. La Révocation de l’édit de Nantes en 1685, la création du diocèse d’Alès en 1694, rendent la vie très difficile pour les protestants qui doivent s’expatrier ou cacher leurs opinions. La guerre des Camisards ou guerre des Cévennes, qui culmine entre 1702 et 1704, est une réaction violente des protestants, elle-même rudement matée. 

Le Gard connait un essor économique remarquable dès la Renaissance qui s’accentue aux XVIII^e et XIX^e siècles avec le développement de la culture des mûriers et la multiplication des magnaneries, des filatures et des moulineries dédiées à la production du fil de soie, en particulier dans l’espace cévenol. Dès la fin du XVIII^e siècle, l’extraction du charbon et la métallurgie, concentrées au nord du département autour d’Alès, La Grand’Combe et Bessèges, connaissent une période d’intense activité. La culture de la vigne se développe également dans les Costières.
D’abord concurrencée par d’autres marchés, la foire de la Madeleine, à Beaucaire, devient incontournable à partir de la fin du XV^e siècle, quand la Provence entre dans le royaume de France. Les navires de haute mer commerçant avec l’Orient y font leurs transferts de marchandises vers des bateaux de navigation intérieure. En 1789, elle est la plus grande foire de France.

Au XX^e siècle de grands travaux d’urbanisme sont confiés à des architectes de renoms (Foster, Nouvel, Stark, etc.) faisant du département et particulièrement de la ville de Nîmes un haut lieu de l’architecture et de l’art contemporain.