Le département de la Lozère

La Lozère est un département rural dont les limites correspondent globalement à celles de l’ancienne province de Gévaudan.
Le département est divisé en quatre grandes zones géologiques. Au nord, la Margeride est une région granitique fortement boisée ; au nord-ouest, le plateau basaltique de l’Aubrac ; au sud-ouest les causses, de vastes plateaux calcaires et au sud-est, les Cévennes, territoire particulièrement accidenté schisteux, avec l'enclave granitique du mont Lozère.

La forte occupation du territoire à la préhistoire se traduit par la présence de nombreux mégalithes, répartis sur l'ensemble du territoire. Plus tard, Anderitum (actuelle Javols), capitale antique des Gabales, peuple gallo-romain du Gévaudan, s'étend sur 40 ha, témoignant de la romanisation de la région et de son acculturation. Autre témoin de cette période antique, le mausolée de Lanuéjols, daté du IIe siècle après notre ère, qui est l'un des seuls exemples conservés en France.

C’est à partir du VIIe siècle que se développe la ville de Mende, actuelle préfecture du département, autour du tombeau du martyr saint Privat ; la ville devient alors un lieu de pèlerinage. Au cours du Moyen âge, le territoire reste majoritairement sous la domination de l’évêque de Mende, comte de Gévaudan. Au XIV^e siècle, Guillaume Grimoard, originaire du Gévaudan, devenu le pape Urbain V, finance la construction de plusieurs édifices religieux dont la cathédrale de Mende.

Malgré les guerres de religion qui font rage ici aussi, le Gévaudan conserve une certaine activité économique, notamment grâce à l’industrie lainière qui se développe de façon plus importante à partir du XVI^e siècle. La laine, le cadi et son commerce apportent la prospérité aux bourgeois tout au long de la période moderne. En Cévennes, c'est l'éducation du ver à soie et les filatures qui assurent le développement local jusqu'à la crise de la pébrine au milieu du XIX^e siècle.
Après la Révolution, l'exode rural et le déclin de l’industrie textile appauvrissent le département. Les guerres mondiales ne font qu'amplifier la chute démographique : le département perd la moitié de sa population en moins d'un siècle.

Aujourd’hui, la valorisation des espaces naturels protégés du territoire attire les touristes qui constituent un nouvel enjeu économique pour la Lozère, sa ressource principale restant l'agriculture. Les nombreux éléments architecturaux du petit patrimoine (fours à pain, métier à ferrer, lavoirs, etc…) en font aussi le charme. La région est aussi parsemée d’églises romanes construites avec les matériaux locaux (schiste, granite, calcaire), tout comme les châteaux et maisons fortes édifiés par les seigneurs bâtisseurs du Gévaudan.