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Le plan de sauvegarde et de mise en valeur de Rodez

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PRÉSENTATION

 

Qu’est-ce qu’un Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV) ?

Le PSMV est un outil de protection des secteurs présentant un intérêt historique, architectural, urbain et paysager qui peut être institué sur une partie d’un territoire communal. Créé par la loi Malraux du 4 août 1962 et initialement appelé « secteur sauvegardé », il est, depuis la parution de la loi LCAP du 7 juillet 2016, nommé Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV). La création d’un PSMV génère ainsi un périmètre à l’intérieur duquel tous les travaux – y compris ceux portant sur l’intérieur des immeubles dans le cas où ils sont protégés – sont soumis à autorisation d’urbanisme. 
À Rodez, le PSMV a été créé en avril 2021 par le préfet de département, avec un périmètre correspondant à l’intérieur des boulevards du tour de ville étendu au quartier de l’Amphithéâtre et aux fenestras (ou squares). Ce document d’urbanisme remplace le Plan Local d’Urbanisme (PLU) sur le périmètre qu’il recouvre.

Les objectifs du PSMV

La création d’un PSMV à Rodez s’inscrit dans la continuité des actions déjà engagées par Rodez agglomération, comme la labellisation Pays d’art et d’histoire en 2014 ou la création du Site Patrimonial Remarquable (SPR) en 2017. L’objectif d’un tel dispositif est de favoriser les réhabilitations qualitatives du centre ancien (logements et commerces), de renforcer son attractivité, mais aussi de permettre l’adaptation des espaces publics et du bâti aux besoins du confort moderne et aux effets du changement climatique, dans le respect du patrimoine historique et architectural.
La maîtrise d’ouvrage du PSMV a été déléguée à Rodez agglomération par le préfet. En accord avec la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC), son élaboration a été confiée à l’Atelier Lavigne (Pau) et coordonnée par l’architecte du patrimoine Alexandra San. Le dossier est constitué d’un rapport de présentation, d’un plan et d’un règlement écrit. Il est soumis à approbation des services de l’État avant mise en œuvre.
 

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Croquis d’ambiance de la place du Bourg, vue Est (c) dessin Atelier Lavigne.

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Croquis d’ambiance de la rue Neuve (c) dessin Atelier Lavigne.

 

UN PATRIMOINE À DÉCOUVRIR
LES VISITES DE TERRAIN

 

Une enquête de terrain

La création du Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV) a nécessité une enquête de terrain afin de connaître le plus finement possible les spécificités de chaque bâtiment. Durant trois ans, une équipe pluridisciplinaire – constituée d’un architecte, d’un archéologue et d’un historien de l’art – a procédé à la visite systématique des immeubles, de la cave au grenier. Le taux de visite est exemplaire : plus de 85 % des bâtiments ont été visités. Grâce à la compréhension et la coopération des Ruthénois, 820 parcelles ont été observées sur le millier que compte le secteur. Ainsi, le PSMV de Rodez s’appuie sur une connaissance approfondie des immeubles.

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L’équipe du PSMV à l’œuvre sur le terrain.

 

Une double mission d’inventaire

L’enquête de terrain a été réalisée suite à des recherches préalables, telles que la consultation des plans cadastraux anciens, la lecture d’ouvrages et d’articles ainsi que la synthèse des données archéologiques connues. Ceci a permis de justifier les éléments présentant un intérêt patrimonial et de les dater le cas échéant.
Les visites ont d’abord eu pour objet d’alimenter le « fichier immeuble », une base de données interne aux services de Rodez agglomération, de la Ville de Rodez et de l’architecte des Bâtiments de France, représentant de l’État. Elle contient la liste des éléments d’intérêt patrimonial conservés et à conserver dans chaque immeuble. 
Les visites ont également permis de renouveler la connaissance du patrimoine architectural de Rodez. La documentation ainsi constituée est intégrée aux données régionales de l’Inventaire général. Le PSMV est un outil de connaissance, d’une part, et réglementaire, d’autre part, qui nourrit également le travail de recherche. De nombreuses pistes d’étude et de valorisation sont rendues possibles par ce premier travail d’inventaire. 

Les typologies d’édifices du centre ancien de Rodez 
(fin du Moyen Âge – XXᵉ siècle)

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L’immeuble comprend plusieurs logements et des parties communes aux habitants (escalier, couloir, caves, etc.).

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La maison de ville, implantée sur une parcelle généralement étroite, correspond à une seule unité familiale.

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L’hôtel particulier abrite à l’origine un seul propriétaire (notable, bourgeois, etc.) et son personnel. L’édifice comporte plusieurs corps de bâtiment et se distingue par son architecture ostentatoire.

Les principaux types d’élément d’intérêt patrimonial recensés 

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Escalier, début XVIᵉ siècle.

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Cheminée monumentale, XVᵉ siècle.

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Escalier, début XVIIIᵉ siècle.

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Salon, XVIIIᵉ siècle.

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Puits, XVIᵉ siècle.

 

UN PATRIMOINE À SAUVEGARDER - DE L'ARCHITECTURE AU PAYSAGE

 

Le patrimoine : un bien commun

Le patrimoine culturel désigne l’ensemble des biens matériels et immatériels hérités du passé qu’une société souhaite transmettre aux générations futures. À Rodez, cet héritage commun est le reflet d’une histoire construite au fil des siècles et d’une culture témoignant d’un certain art de vivre ou de l’évolution des savoir-faire locaux.

Des découvertes exceptionnelles

Le Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV) a permis de redécouvrir la ville. Un vestige de mur antique, une porte en arc brisé du XIIIᵉ siècle, une baie géminée du XIVᵉ siècle, un puits, une cave voûtée, des cheminées monumentales de style gothique ou Renaissance, un escalier en vis, des parquets, un décor en stuc du XVIIIᵉ siècle, des sols en carreaux de ciment, du verre de style Art nouveau ou encore une salle de bain de style Art déco… Ces découvertes exceptionnelles témoignent de l’évolution urbaine de Rodez de l’Antiquité au XXᵉ siècle et confirment l’intérêt patrimonial du cœur de la ville.

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Extrait du plan du PSMV de Rodez, Atelier Lavigne, février 2025.

Une protection adaptée

Le PSMV vise à conserver le patrimoine du quotidien, au-delà des ensembles exceptionnels connus et parfois déjà protégés au titre des Monuments historiques (par exemple la maison dite « d’Armagnac »). Au cours des visites de terrain, l’évaluation patrimoniale des immeubles, établie d’après des critères scientifiques tels que l’époque de construction, la cohérence de la distribution intérieure ou l’état de conservation, a donc permis d’adapter le niveau de protection.

Les immeubles dont les parties intérieures et extérieures sont protégées en totalité sont figurés sur le document graphique par des aplats noirs. Ceux dont seules les parties extérieures sont protégées sont figurés par des aplats gris foncé ; ils peuvent contenir des éléments isolés protégés, tels qu’une cheminée ou un escalier (figurés par un chiffre). Enfin, les immeubles pouvant être transformés ou même démolis sont figurés par des aplats gris clair ou jaune. Cette légende nationale est imposée par le code de l’urbanisme.
 

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Vestiges de l'enceinte gallo-romaine.

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Cave couverte d'une voûte d'ogives (fin du Moyen Âge).

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Baie géminée (XIVᵉ siècle).

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Cheminée de style Gothique (fin du XVᵉ siècle).

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Plafond, détail d'un décors en stuc (XVIIIᵉ siècle).

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Détail d'un verre de style Art nouveau, vers 1900.

Le paysage : points de vue et fenestras

Au même titre que les immeubles bâtis ou non bâtis (tels que les jardins ou les cours intérieures), la préservation des perspectives visuelles sur les monuments – la cathédrale Notre-Dame et l’église Saint-Amans, notamment – est inscrite dans le PSMV. De même, la spécificité des « fenestras » (ou squares) aménagés sur le tour de ville aux XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles a été prise en compte. Il s’agit ainsi de conserver ces espaces en belvédère et les points de vue panoramiques sur les paysages.

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Vue de la cathédrale Notre-Dame depuis l'impasse Cambon.

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Le square Monteil.

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Point de vue sur le faubourg et l'Aubrac depuis le square Monteil.

 

UN PATRIMOINE À METTRE EN VALEUR
VERS UNE APPROPRIATION PAR TOUS

 

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Une façade à pan de bois avant sa mise en valeur rue Monteil.

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Une façade à pan de bois mise en valeur rue Monteil.

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Détail d'une façade "habillée" de pierres.

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Décor du XVIᵉ siècle, mis au jour dans un commerce.

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Porte intérieure de style Art déco.

De l’étude à la valorisation du patrimoine

Le PSMV a permis de renouveler la connaissance du patrimoine ruthénois. Ainsi le recensement effectué de 2022 à 2024 ouvre de nouvelles perspectives de recherches, comme par exemple les spécificités de l’architecture médiévale en pan de bois à Rodez ou encore l’ampleur du renouvellement urbain durant le siècle des Lumières. Autant de sujets parmi de nombreux autres qui nécessiteront des recherches approfondies dans les années à venir. Au fil de l’avancée de ces études, différentes restitutions seront proposées sous forme de visites guidées, de conférences ou de publications par exemple, et permettront aux habitants de s’approprier pleinement leur patrimoine.

 

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Devanture commerciale, rue du bal.

 

VERS UNE VILLE DURABLE ET RESILIENTE
LE PROJET URBAIN DU PLAN DE SAUVEGARDE ET DE MISE EN VALEUR DE RODEZ

 

Tendre vers une ville durable et résiliente

La préservation et la mise en valeur du patrimoine sont au cœur du projet urbain du Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV). Ce projet est le fil conducteur de ce document d’urbanisme et tient compte des grands enjeux environnementaux, particulièrement le changement climatique. Il se décline en quatre axes. 

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Perspective sur le clocher de la cathédrale depuis le boulevard Pierre-Benoît.

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Le carrefour Saint-Etienne.

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Crédits

Textes : Clément Carsac et Yann Launay, Direction du patrimoine culturel, Rodez Agglomération.
Photographies : Pierre Soissons ; Direction du patrimoine culturel, Rodez agglomération ; Marc Kérignard, Inventaire général Région Occitanie.
Conception : Christelle Parville, Direction de la Culture et du Patrimoine, Région Occitanie.

 

Rodez agglomération remercie :

Les habitants de Rodez et leurs représentants (syndics de copropriétés, notaires, agences immobilières)
Les commerçants et les artisans
La Ville de Rodez
Le maire de Rodez, Christian Teyssèdre
La Direction Régionale des Affaires Culturelles Occitanie 
L’Unité Départementale de l’Architecture et du Patrimoine de l’Aveyron
Le mandataire du groupement Atelier Lavigne
 

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