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Après une « Promenade printanière à Tarbes » en 2015, les photographes du service de la connaissance du patrimoine culturel invitent les passants du couloir à voyager à travers une exposition de photographies sur le patrimoine industriel de la Région, réalisées en argentique ou numérique depuis 2000.
À Laval-de-Cère (Lot), le patrimoine ferroviaire conduira ses visiteurs vers des découvertes de différents sites industriels. Une première halte aura lieu au cœur de la briqueterie de Blajan (Haute-Garonne), en continuant ensuite vers une usine de textile à Lavelanet (Ariège), une usine de tabac à Montauban (Tarn-et-Garonne), une mégisserie à Millau (Aveyron), une usine de taillanderie à Montgaillard (Ariège), une distillerie à Gaillac (Tarn), une briqueterie en activité à Damiatte (Tarn) les soufflantes de Decazeville (Aveyron) et en terminant par la cheminée de Saint Julia dans le paysage du Lauragais (Haute-Garonne).
Les photographes empruntent de sombres couloirs et passages. L’éclairage est modelé en utilisant la lumière naturelle et un appoint judicieusement dirigé de lumière artificielle (flashs). Les ouvertures créent de nombreux jeux de lumières à l’intérieur des bâtiments. Cet éclairage combiné oriente le regard et permet une certaine renaissance aux lieux photographiés. Outre la lumière, la technique du « cadre dans le cadre » structure l’image et dirige le regard. Les détails d’objets ont toute leur importance dans ces grands espaces et sont valorisés par les rapports de transparence ou d’opacité.
par Amélie BOYER
Certains lieux, maintenant désaffectés, montrent toujours les traces d’une activité humaine forte en symboles, les occupants actuels temporaires artistes ou skateurs transforment le lieu par une mise en scène théâtrale. Cela n’efface pas ce que les habitants précédents ont inscrit, humanité avérée tout comme les premiers hommes qui ont peint Lascaux.
Par Philippe POITOU
La reconnaissance du patrimoine industriel date en France du début des années 1980. L’année 1986 marque le lancement par le Ministère de la Culture d’une opération de repérage systématique du patrimoine industriel français ; l’étude porte sur tous les secteurs industriels confondus prenant en compte l’ensemble des sites de production existant au moment de l’enquête qu’ils soient en activité ou désaffectés (friches industrielles), intégrant également les bâtiments en tous genres ayant assuré le développement et l’activité du site (logements divers, cantine, local syndical, hôpital etc….). Au fur et à mesure de l’inventaire la notion de patrimoine industriel a évolué tout naturellement. Au départ, par référence au patrimoine architectural classique, on a inscrit des architectures industrielles soignées en tenant plutôt compte de la mise en œuvre des édifices et de leur apparence que de leur fonction. Mais très vite, notamment devant un public exigeant et curieux, la spécificité de ce patrimoine s’est imposée comme un axe de recherche à part entière. Depuis quelques années la tendance est à la conservation des édifices industriels, autant que faire se peut, avec leurs équipements de production (machines et moteurs énergétiques) où s’expriment des techniques et des savoir-faire menacés de disparition dont la transmission est devenue majeure pour la compréhension de cette culture industrielle et humaine ancrée dans le territoire.
Par Jérôme BONHÔTE