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prieuré de bénédictins Saint-Etienne puis Saint-Laurent, puis église paroissiale Saint-Laurent

2e moitié 12e siècle (?) ; 4e quart 19e siècle

4e quart 15e siècle

Toulouse Jean-Marie Emile (architecte départemental) ; Prunet Pierre (architecte des Monuments historiques)

attribution par travaux historiques

On ignore la date de fondation du prieuré, de même que celle de la donation à l'abbaye de Marcilhac dont on sait cependant que les Arques est un prieuré-doyenné en 1182-1193, possession qui est confirmée en 1223. Au milieu du 14e siècle, le prieuré est pillé par les de Jean, alliés des Anglais, entraînant le versement d'un dédommagement financier ; à la fin de la guerre de Cent ans, le prieuré est dit inhabité, et la nef de l'église est probablement déjà en ruines. Les deux consoles placées dans le choeur, dont une aux armes d'Antoine d'Alamand, doyen en 1486, laissent entendre que l'édifice a au moins été réparé à la fin du 15e siècle.
Le changement de vocable serait intervenu au début du 18e siècle. Dans les années 1780, le mauvais état de l'édifice justifie une demande de démolition formulée par le doyen, démolition qui est évitée par le souhait des habitants d'y transférer le siège de la paroisse : les matériaux de l'église Saint-Martin serviront ainsi aux réparations probablement réalisées entre 1803 et 1819.
L'église est agrandie par l'aménagement du transept et l'ajout d'une travée à la nef et d'une façade monumentale à l'ouest, de style néo-roman, par l'architecte départemental Jean-Marie Emile Toulouse, dans les années 1880 (L. d'Alauzier, op. cit. p. 16-17). De graves désordres étant survenus dans les parties anciennes, le chevet est étayé en 1953-1954 par le service des Monuments historiques (après le classement de l'édifice en 1952) ; l'église fait l'objet de deux campagnes de restauration conduites par l'architecte en chef des Monuments historiques Pierre Prunet, de 1963 à 1966 (importantes reprises de maçonnerie, dépose et réfection des voûtes du choeur, suppression de deux niveaux supérieurs du clocher remplacés par un seul niveau...) et de 1968 à 1973 (réfection du sol, restauration de la crypte, dépose et repose des piles orientales de la croisée...).
Claude Andrault-Schmitt, à qui nous devons l'étude la plus complète du prieuré (et la plupart des renseignements historiques qui précèdent), conclut qu'il faut "considérer l'église Saint-Laurent des Arques comme une oeuvre de longue durée, dont l'unité factice exprime un syncrétisme artistique qui n'est autre que le produit de l'histoire" (op. cit., p. 121), renonçant à débrouiller des problèmes archéologiques jugés insolubles, en raison des trop nombreuses reconstructions qui ont affecté l'édifice depuis le 15e siècle jusqu'aux restaurations du 20e siècle. En proposant de situer les parties romanes dans la seconde moitié du 12e siècle, nous voulons surtout attirer l'attention sur un courant stylistique qui pourrait être caractérisé par une recherche d'effets (arcs rampants) combinée à un certain goût pour des formes archaïques (tailloirs à cartouches dits "carolingiens", arcs outrepassés), auquel appartient également l'église de Saint-Pierre-Toirac.

calcaire ; pierre de taille ; moellon

calcaire en couverture ; tuile creuse ; tuile plate

plan en croix latine

cul-de-four ; voûte en berceau plein-cintre

croupe ; croupe ronde

De l'église romane subsiste principalement le chevet, composé d'une abside de plan semi-circulaire précédée d'une travée de choeur et encadrée de deux absidioles également précédées d'une travée droite qui ouvraient sur les bras du transept. La travée de choeur porte la tour du clocher, à laquelle donne accès un escalier ménagé dans l'épaisseur du mur, au-dessus de l'arc rampant du passage entre l'absidiole nord et le choeur. De la croisée du transept ne restent plus que les deux piles orientales avec des départs d'arc ; les élévations des bras du transept ont été en grande partie rebâties.
Les arcs sont en plein cintre, à l'exception de l'arc placé entre la travée de choeur et la croisée, dont le tracé est brisé ; ceux des absidioles sont outrepassés, avec d'un côté seulement un sommier traité en bec redressé, forme que l'on retrouve sur les arcs rampants qui assurent la communication entre les travées droites des absidioles et de l'abside. On notera encore au titre des formes particulières à l'édifice, le faible diamètre des colonnes engagées qui leur confère un élancement inhabituel.

sculpture

armoiries ; ornement végétal ; ange ; corde

Armoiries identifiées des Alamand sur une console du choeur : écartelé aux 1 et 4 (d'azur), semé de fleurs de lys (d'or) sans nombre, à la bande (d'argent) brochant sur le tout, aux 2 et 3 (d'argent) au lion (de gueules) armé, lampassé et couronné (de même). Les chapiteaux portent des décors végétaux : palmettes, demi-palmettes, feuilles d'eaux, flore fantastique... et pour l'un d'entre eux deux anges d'une sculpture fruste. Le cordon qui souligne l'appui de l'arcature intérieure de l'abside est traité en corde.

restauré

Arques (Les)

Lot

2010 AB01 136

en village

Latapie (Paul), Les Arques en Quercy, canton de Cazals (Lot). Ses origines. Son histoire. Ses deux églises romanes, Cahors, Imprimerie Coueslant, 1956, p. 62-68.
Vidal (Marguerite), Quercy roman, coll. Zodiaque, la nuit des temps, 2e édition, Abbaye Saint-Marie-de-la-Pierre-qui-Vire, 1969, p. 19.
Alauzier (Louis d'), L'église des Arques (Lot), dans Mémoires de la Société Archéologique du Midi de la France, t. XXXVI, 1971, p. 15-19.
Clary (Abbé), Dictionnaire des paroisses du diocèse de Cahors, Cahors, Imp. Tardy, 1986, p. 14-15.
Andrault-Schmitt (Claude), Les Arques. Eglise Saint-Laurent, dans Congrès archéologique de France, 147e session, 1989, Quercy, Paris, S.F.A., 1993, p. 109-110.

Pays Bourian

IA46101212

(c) Inventaire général Région Midi-Pyrénées ; (c) Conseil général du Lot

Séraphin Gilles ; Scellès Maurice

2010

2013/10/03

1952/09/26 : classé MH

PA00094966